Esprit ouvert. William ouvrit les yeux, ses cheveux mi-longs désordonnés aplatis contre ses frêles épaules. Il jeta une œillade hostile aux multitudes d'objets empilés tout autour de lui, comme s'ils étaient en faute et qu'ils étaient la cause de ses échecs en divination. Oui, il préférait manifester son découragement à un tas de vieux bidules plutôt que sur les autres élèves. Il faut y arriver !, songea-t-il en s'efforçant de se concentrer sur son esprit désespérément fermé et déconnecté du monde de la voyance. Il ravala un juron : un lutin de Cornouaille s'extirpa et entraîna la chute de couverts d'argent. La sale petite créature agita mollement ses ailes d'insecte puis disparut dans un dernier ricanement qui fit écho sur tout les murs. C'est pas vrai ! Même dans cette salle on ne peux pas avoir le silence absolu !râla William intérieurement. Et c'est ainsi que William Finna OakGreen ne pût s'exercer à cause d'un stupide lutin ...
Ha non ! Il reprit courage. Pas question de renoncer, il fallait qu'il y arrive, il le voulait ! Il expira lentement pour faire descendre sa mauvais humeur et cligna des paupières. En s'observant dans le miroir fendu face à lui, William crut voir ses orbites se dilater. Il écarquilla les yeux avant de se rattraper, déterminé. Soudain, le décor bascula.
Le Serdaigle se trouvait désormais dans un jardin en fleurs, dont l'herbe venait cajoler ses jambes maigres. Un petit garçon se tortillait à plat ventre, semblant être à la recherche d'un objet perdu. Un cric retentit son le pied de William. Il sut d'office qu'il avait saboté ses chaussures. L'objet qui avait coupé le cuir était une sorte d'écrin pointu en son bout. La petite boîte s'ouvrit brusquement et avant que William puisse faire un geste, le petit garçon se précipita sur l'objet, alerté par le bruit.
Elle est là !brailla le petit, enjoué. Il saisit la précieuse baguette flambante neuve, assez grande, et la pointa vers le ciel. Il n'avait pas remarqué William. En fait, il devait ne pas le voir. Bam !
La scène bougea de nouveau et le Serdaigle se retrouva dans la Salle sur Demande. Son cœur fit un grand bond, un bond de tristesse. Il avait bel et bien réussi à voir par le troisième œil, mais il n'avait pas observé l'avenir. Il avait vu le passé de ses ancêtres.
Avant même qu'une nouvelle pensée ne lui traverse l'esprit un grincement résonna à son oreille. On ouvrait la porte principale. Comprenant qu'il ne pourrait plus être tranquille, William soupira et s'appuya contre le rebord d'une armoire de chêne, ne sachant quelle réaction avoir avec le nouvel arrivant, et de toute façon il ne s'en souciait guère.