Le prix de la vengeance. Thème par Levela/Carrie

Des sorts fusaient de toutes parts. Eclairs rouges, dorés. Tellement beaux, tellement meurtriers et dangereux. Avant que la guerre n’éclate, je pensais encore que lumière était synonyme de bonheur, de vie et de sécurité. Mais je me trompais. Il a suffi d’un simple flash vert pour qu’il ne disparaisse à jamais. Son âme échappant de son corps pour s’envoler vers le ciel devenu entièrement noir. Cette vulgaire lumière avait frappé son corps de plein fouet, lui retirant la vie, l’arrachant à mon emprise. Un amour né sous la tempête. Mais ni lui ni moi ne l’avions choisi.

Il m’a fallu quelques secondes avant de me rendre vraiment compte de ce qui venait de se passer. Son corps terminait son ascension vers le sol dur et froid, toute trace de végétation envolée. Le serviteur du diable ayant fini sa besogne, lançait un sort vers le ciel. Ciel qui s’éclaira d’une nouvelle lumière : La marque des ténèbres. Signe qu’un innocent venait de mourir. Désormais, je me méfie de la lumière. Elle n’apporte pas que le bien. Elle m’a détruite.

Je n’avais pas la force de pleurer. Les larmes restaient glacées en moi, tout comme mon cœur avait cessé de battre, figé dans ma poitrine.
Je n’étais désormais animé que par le désir de vengeance. Alors que mon visage demeurait impassible, à l’intérieur, la haine bouillonnait, comme une marmite prête à exploser. C’était une colère froide. Plus rien ne pouvait m’arrêter. Et je n’avais plus rien à perdre. Même le sort de ma vie ne m’importait plus.

Je m’avançai, déterminée. Le Mangemort ne m’avait pas encore vue, trop occupé à admirer le fruit de sa violence.
Je lançai le premier sort, bien décidée à en finir avec lui. Mais avant, je le ferais souffrir. Je le tuerai lentement. Et quand j’estimerai le châtiment complet, je le libérerai de sa douleur.

Il mit quelques secondes à réagir, me toisant d’un regard méprisant. Il devait se demander ce qu’une pauvre sang-de-bourbe comme moi pouvait bien faire ici.
« Plus rien, maintenant que tu l’as tué ! » me suis-je retenue de répondre.
Les sorts se croisaient, tous plus lumineux les uns que les autres. Foutues lumières. J’espérais au fond de moi qu’il n’y en avait pas autant qu’on le disait, au paradis. Ou peut-être irais-je en enfer. Assez du froid, du blanc immaculé et de la lumière. S’Il s’y trouve, je le rejoindrais sans hésiter.

L’autre cracha à mes pieds. Incapable de lui répondre quoi-que-ce-soit de manière censée, je rétorquai par un Doloris. Mon honneur ne m’importait pas. Je l’avais perdu depuis longtemps. J’eus un rictus méprisant en le voyant se tordre et gémir de douleur au sol. Même pas une once de pitié. Plus rien. Seulement la haine.

Ce combat avait assez duré. Trop de flashs, l’explosion nerveuse se fit sentir. Je ne voulais pas utiliser ce sort. Sortilège d’un vert qui ne m’inspirait que du dégout. Trop pour que je ne l’utilise moi-même. Non, ce serait bien trop simple.
« Imperium »
Le regard de l’autre se vida de toute expression. Inconscient de ses actes. Parfait. Et si je lui faisais faire quelque chose de bien, pour salir sa réputation ? Même si je n’avais pas vraiment envie de perdre plus de temps avec un tel individu, je voulais tout de même lui faire perdre son honneur, pour qu’il sache ce que ça fait.

Je l’obligeai à tuer ses camarades un par un, par Informulé. Ah, la tête qu’ils faisaient, tous, en voyant leur « allié » les fusiller comme si de rien-était. Serais-je devenue aussi sadique et sans-pitié que cette ignoble Bellatrix ? Peut-être, mais moi, j’œuvrais pour le bien. Et défendais un honneur. Le Sien.

Lorsqu’une douzaine de corps de Mangemorts fraîchement tués reposaient au sol, entassés, je me sentis satisfaite.  
Libérant mon prisonnier de mon emprise, il tenta de me massacrer à coup de Sectumsempra. Le premier sort fut évité, mais le second me toucha de plein fouet. Je ne ressentais plus la douleur. Mais je pouvais voir mon sang s’écouler des multiples plaies qu’il m’avait infligées. Mon corps se trouvait lacéré, et j’étais gravement atteinte. Sachant ma fin proche, je lançai un dernier sort sur mon meurtrier, un sort de découpage. Je le vis se tordre de douleur, sa peau de découpant sur toute sa longueur, laissant sa chair à vif. Finalement, c’était pire que la mort.

Je me retrouvai bientôt allongée à côté de Lui, mon sang continuant de couler. Comment étais-je parvenue jusqu’ici, je crois que je ne le saurais jamais. Je sentais mes forces me quitter. Dans un dernier élan, je pris sa main glacée et admirai une dernière fois ce ciel de tempête. Bientôt, mes yeux ne fixèrent plus que le vide, et une dernière goutte s’échappa pour plonger dans la mare écarlate qui entourait mon corps et s’infiltrait dans la terre sèche. Je quittai ce monde enfin sereine. Ils s’en sortiraient très bien sans moi. Mon instinct ne se trompait jamais.

Leurs deux corps reposaient à-même le sol. Mais l’herbe avait vite repoussé, tout autour d’eux et absorbant le flux sanguin, la nature ayant décidé de leur constituer un lit de mort en guise de cadeau d’adieu.