Qui avons-nous là ? [Carrie Belson]

Les pavés étaient devenu glissant à cause de la fine brune qui se déversait sur l'Allée des Embrunes. Chaque personne me croisant me dévisageait, la même question traversant leurs regards.

"Une Serdaigle.. Ici ?"

Je ne pouvais nier que c'était étrange, mais après tout, l'Allée des Embrunes n'étaient pas autorisés qu'aux gens hideux ayant un projet de destruction du monde. Les devantures de succédaient, toutes aussi crasseuses les unes que les autres, montrant des horreurs que nuls n'avaient besoin de connaitre pour survivre dans ce bas monde.

Une boutique s'éleva devant moi, à l'endroit d'une séparation de chemin. Le bâtiment haut, semblait vouloir touché le ciel. Deux vitrines tâchées de moisissures montraient diverses armes blanches. J'hésitai une seconde, puis, respirant pour me redonner courage, je saisis la poignée.

Un lugubre bruit de carillon signala ma présence. Devant mes yeux, épées, dagues, flèches, arc, sabres, et toutes sortes d'armes dans ce genre, s'étalaient devant mes yeux. Je ne savais pas vraiment où chercher, alors je hélai l'unique vendeur présent dans la pièce.

A mon appel, il s'avança, un sourire factice sur les lèvres. A sa vue, je faillis partir en courant, les yeux révulsés, criant des onomatopées n'ayant aucun sens. Son visage était rongé par des verrues, et des taches brûnatres. Plusieurs dents lui avaient faussé compagnie, et sa robe de sorciers s'étalait sur son petit corps trapu comme une sorte d'étau.

Je m'efforçai de lui sourire à mon tour et désigna les minuscules dagues du bout de ma main :

"Je cherche quelque chose de semblable, compacte et meurtrier. Où pourais-je en trouver ?"

Les yeux éclairés par ma demande, il s'empressa de me trouver l'objet qui pouvait faire les malheurs des autres. Dégoutés par le spectacle de sa tête chauve, je détournai le regard. Mes yeux se posèrent sur un jeune homme. Portant lui aussi le blason d'une des maisons de Poudlard. Un serpent. Il était de Serpentard.

Je changeai de direction mon regard, juste avant qu'il ne remarque mes yeux posés sur lui. Je touchai les arcs posés à ma proximité. Tous plus beau les uns que les autres. J'entendis des pas précipités dans ma direction et la voix grinçante du vendeur s'éleva.

"Elle est si petite qu'elle peut se glisser dans la plus petite poche et si mortelle qu'elle peut tuer un éléphant d'un simple coup bien placé."

Voulant attraper la magnifique arme, je frôlai doucement le Serpentard du coude.

@ Gabrielle Thomson

J'allais répondre lorsqu'une voix m'interrompit. Bien entendue, elle était ironique. Génial... Je me retournai à contre coeur. Le Serpentard me fixait, l'air sarcastique du monsieur qui sait tout.

"Si tu as quelque chose à me demander, ne te gênes surtout pas."

Je soulevai un sourcil et le fixai. Il ne cilla pas. Me regardant de son regard charismatique et pénétrant. Au bout d'une minute peut-être, je voulus mettre fin à cet échange plus qu'étrange.

"Mais oui ! Je vais te poser toute les questions qui me tourne dans la tête à ton propos. Tout d'abord, tu es bien de Serpentard ? dis-je en désignant le blason orné d'un serpent. Et après, comme la curiosité est maître mot chez moi, je me demande que fais tu ici. Et après pourquoi s'être arrêté dans tes petites emplettes juste pour m'adresser la parole ? "

Bien évidemment, tout au long de ma réplique, je n'avais pas rompu le contact visuel et maintenait le même ton ironique qu'il avait eu. Il eut l'air de réfléchir vaguement. Sautant sur l'occasion pour fuir cette conversation insolite, je me détournai, et allai au comptoir, la dague dans une main, mes gallions dans une autre.

Je voulais juste poursuivre ce pourquoi j'étais venue. Me venger. Détruire. Et continuer ma route. Laissant le sang derrière moi. Reprendre la vie que je porte, cachée, effacée. Ne laissant personne me découvrir complètement. Découvrir la partie sombre et effrayante cachée en moi, que j'appréciais quelque part.

Le vendeur était déjà derrière le meuble, comme si il avait compris mes intentions. Il me désigna l'étiquette où figurait le prix, ses yeux avides des pièces brillantes. J'allais lui tendre l'argent lorsqu'une main m'en empêcha.

Je me retournai, prête à invectiver la personne qui était à coup sur le sorcier de Poudlard. Mais il ne m'en laissa pas le temps.

@ Gabrielle Thomson

"Que ferait une Serdaigle ici à part trahir son propre camp ?"

Il me regarda de son regard mi-sérieux mi-moqueur, celui qu'il envoyait souvent aux gens pour les déconcerter. Mais il n'avait pas compris que j'étais pareil que lui. A la différence près que je me cachais sous un voile de sympathie, typique de Serdaigle. Il ne savait pas que le Choixpeau magique voulait m'envoyer à Serpentard et que je lui avait imposer une autre maison que celle-là. Que je voulais, dès mes 11 ans me caché.

Il ne savais pas qui j'étais. La personne censée ou plutôt le monstre. Serdaigle était une maison plutôt dure pour se cacher. Il m'avait en quelques sorte piégé dans cette maison aux cerveaux surdimensionnés. J'avais du être plus maligne. Trahir mon propre camp ? Ce n'était pas mon camp, alors qu'importe.

Je voulais juste..

Prenant une grande inspiration, lui répondant avec toute la fougue et l'ironie dont j'étais capable.

" Trahir mon propre camp ? Ici ? Quel camp ? Tu en vois toi ? Tous dévoué à un seul saint ?! La guerre est là. Aux portes du monde des sorciers. Tu le sais aussi bien que moi."

Mais il fixait un point derrière mon épaule. Derrière une étagère poussiéreuse, nous pouvions apercevoir un homme. Il avait le regard dans le flou. Je ne savais si il le connaissait, ais cette apparition semblait le troubler.

Je tendis les gallions au vendeur, et saisi ma lame, empaquetée dans du papier craft.

@ Gabrielle Thomson